Rire de Dieu ? Ce que le Pape n’a pas dit sur sa rencontre avec les comiques

(Sandro Magister. Diakonos.be).

Contribution externe. L’auteur de la lettre, Leonardo Lugaresi, est un expert reconnu des Pères de l’Église.

L’événement auquel il fait référence, c’est la rencontre du 14 juin dernier entre le Pape François et une centaine d’acteurs comiques issus de quinze pays du monde, dont plusieurs célébrités.

L’invitation à cette rencontre a été une surprise pour tous les invités, et le discours lu par le Pape pour l’occasion n’a pas apporté de réponse, comme en témoigne le compte-rendu ironique publié le 24 juin dans le quotidien « Il Foglio » par l’un des invités, Saverio Raimondo.

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Le Pape François superstar sur la scène mondiale, un peu moins dans l’Église

(Diakonos.be. Sandro Magister).

Le primat de l’apôtre Pierre et de ses successeurs est l’une des grandes questions ouvertes qui divisent toujours les catholiques, les protestants et les orthodoxes. Le 13 juin dernier, le Dicastère pour l’unité des chrétiens présidé par le cardinal Kurt Koch a publié un document d’étude qui tire le bilan des trente années de dialogue œcuménique ayant suivi l’encyclique de Jean-Paul II « Ut unum sint » de 1995, qui appelait à trouver « ensemble » les formes dans lesquelles le ministère de l’évêque de Rome « puisse réaliser un service d’amour reconnu par les uns et les autres ». L’époque actuelle n’est certes pas la plus pacifique en matière de relations entre les différentes confessions chrétiennes, surtout entre l’Occident et l’Orient. Mais entretemps, il y a un primat du pape non pas « ad intra » mais « ad extra », c’est-à-dire non pas au sein de l’Église ou des Églises mais pour le grand public sur la grande scène mondiale, qui est en train de vivre une saison très particulière. Le Pape François a déjà donné un avant-goût de ce « spectaculum » singulier dans les heures qui ont suivi la publication du document théologique en question sur le primat du pape.

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Soi-disant synodalité, puisque le Pape François fait tout lui-même

(Diakonos.be. Sandro Magister).

En fin de compte, le synode d’octobre qui était censé être le couronnement de l’œuvre ambitieuse du Pape François entamée en 2021 finira par discuter seulement… de synodalité. Un mois entier de discours de la méthode. Parce que c’est le Saint-Siège, pour ne pas dire le Pape, qui s’est saisi de toutes « les thématiques de grande importance » qui étaient ressorties de la précédente session. Ce dernier a, de son côté, mis sur pied une dizaine de « groupes d’étude » qui seront chargés de réexaminer par le menu les « questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées » pour en remettre les premiers résultats en juin 2025. Mais ce n’est pas tout. Parce que dans les faits, le Pape François fait tout lui-même. Il suffit de prêtre attention à la coïncidence temporelle qui, le même jour, le 18 décembre dernier, a vu sortir à la fois le document qui a muselé la prochaine session synodale et la déclaration « Fiducia supplicans » qui a tranché par une décision solitaire venue d’en-haut la sempiternelle controverse pour ou contre la bénédiction des couples homosexuels, l’autorisant en dépit de l’opposition vigoureuse d’épiscopats continentaux entiers et la critique frontale de l’ensemble des Églises orthodoxes et orientales.

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De persécutée à complice. Les métamorphoses de l’Église orthodoxe russe

(Diakonos. Sandro Magister).

C’est une période sombre pour le dialogue entre Rome et le patriarcat de Moscou. La rencontre entre le Pape François et Cyrille de Moscou à l’aéroport de La Havane le 12 février 2016 était déjà plombé par les agressions armées de Vladimir Poutine en Géorgie et en Ukraine, où il avait déjà pris la Crimée et contesté le Donbass. Mais depuis, les événements se sont enchaînés à une vitesse effrayante, avec la guerre féroce de la Russie contre l’Ukraine et l’Occident, exaltée en tant que « guerre sainte » par ce même patriarche de Moscou que le Pape en est venu à qualifier de « thuriféraire de Poutine ». Et pourtant, ce mystère d’iniquité ne demeure pas incompréhensible, si l’on prend la peine de relire le dernier siècle de l’histoire russe. Et ce que vient de faire avec une rare maîtrise et une abondante documentation Giovanni Codevilla, l’un des plus grands spécialistes en la matière, dans un livre fraîchement sorti de presse intitulé « Da Lenin a Puti. Politica e religione », édité chez Jaca Book. « De la persécution à la connivence », précise le sous-titre du livre, avec une allusion à la symphonie retrouvée entre le trône et l’autel, entre Poutine et Cyrille, qui caractérise l’actuelle période de l’histoire russe, après des décennies d’atroces persécutions et une fragile parenthèse de liberté retrouvée à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, rapidement étouffée dans l’œuf.

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One holy land for Jews, Palestinians and Christians. Some people really believe it

(Diakonos.be.  Sandro Magister).

Thursday, May 16, two days after Settimo Cielo echoed the extraordinary “lectio” he held in Rome on what the Church can do in the midst of the endless war between Israel and the Palestinians, Cardinal Pierbattista Pizzaballa, the Latin Patriarch of Jerusalem, with the authorization of Israel and using a secret passage, went in person to Gaza , in the company of the Grand Hospitaller of the Order of Malta, to bring help and comfort to the few hundred Christians remaining in the city (photo). He found Gaza in a state of destruction – he said – such as he had only seen before in 2014 in Aleppo, Syria.

And that same May 16, in a perfect coincidence, the Israeli Jesuit David Neuhaus, a great expert on dialogue between Jews and Christians, declared on the front page of the latest issue of “ La Civiltà Cattolica  ” that Patriarch Pizzaballa was the man of the Church who was more able than anyone to reestablish positive relations between Christians and “our fathers in the faith,” as Benedict XVI liked to call the Jews, rather than our “big brothers.” “Bishop Pizzaballa speaks Hebrew and has long been engaged in dialogue between Jews and Christians and his appointment as patriarch was welcomed by the Israelis as a positive step forward,” notes Father Neuhaus on the first page of his editorial.

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La paix en Terre sainte. Le patriarche de Jérusalem en indique le chemin

(Diakonos.be. Sandro Magister).

Selon le cardinal Pierbattista Pizzaballa, une tragédie « sans précédent » est en train de se dérouler en Terre sainte. Sans précédent et sans solution écrite à l’avance, d’une gravité unique au monde. Parce que le poids des douleurs, des conflits et des incompréhensions accumulés dans le temps est tel qu’une paix véritable ne pourra y germer « qu’après un long parcours de purification de la mémoire », politique et religieuse. Âgé de 59 ans, originaire de Bergame, frère franciscain, spécialiste de la Bible et du judaïsme et pendant douze ans custode de Terre sainte, le P. Pizzaballa est depuis 2016 le patriarche latin de Jérusalem. Le 10 octobre 2023, trois jours après le massacre perpétré par le Hamas qui a fait plus de 1200 victimes innocentes et après l’enlèvement de plus de 240 personnes de tous âges, il s’était offert lui-même en échange de la liberté des enfants pris en otage. Son nom figure sur la liste pour un futur conclave. Il a partagé son opinion sur la guerre en cours à Gaza et sur le rôle que l’Église peut y jouer dans la « lectio magistralis » qu’il a tenue à Rome le 2 mai dernier à l’aula magna de l’Université pontificale du Latran, intitulée « Caratteri e criteri per una pastorale della pace », ainsi que, plus brièvement, dans l’homélie de la messe de sa prise de possession de l’Église romaine qui lui a été assignée en tant que cardinal, celle de Sant’Onofrio au Janicule.

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La formidabile macchina di nome Sant’Egidio, che tanto piace a papa Francesco

(Sandro Magister. Diakonos).

Papa Francesco non è affatto tenero con quei movimenti cattolici nati nel XX secolo che per Giovanni Paolo II erano invece “una rifioritura della Chiesa nel mondo”: Opus Dei, Comunione e liberazione, Legionari di Cristo, focolarini, carismatici, neocatecumenali, e tanti altri ancora. Lungi dal sostenerli, li castiga.

Ma ce n’è uno che per lui fa eccezione: la Comunità di Sant’Egidio.

Francesco mostra di prediligerla in dosi smisurate. E la Comunità lo ricambia occupando sempre più spazi alla sommità della Chiesa.

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En Iran, c’est le temps de la passion pour les chrétiens. Mais le pape écoute les ayatollahs

(Diakonos. Sandro Magister).

Dans la « guerre mondiale par morceaux » si souvent dénoncée par le Pape François, la République islamique d’Iran est l’un des protagonistes les plus aguerris et redoutés. Et pourtant, rien ne semblait pouvoir troubler les rapports tranquilles entre le régime de Téhéran et le Saint-Siège, avant l’attaque contre Israël d’il y a quelques jours. Quelques heures après l’attaque, le Pape François à déclaré pendant le « Regina Caeli » du dimanche 14 avril que « personne ne doit menacer l’existence d’autrui ». Avec une allusion transparent à la volonté ouverte de l’Iran de détruire « l’entité sioniste ».

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In Iran per i cristiani è tempo di passione. Ma il papa dà ascolto agli ayatollah

(Sandro Magister. Diakonos).

Nella “guerra mondiale a pezzi” tanto spesso denunciata da papa Francesco, la Repubblica Islamica dell’Iran è un attore tra i più agguerriti e temuti. Eppure nulla sembrava increspare i quieti rapporti tra il regime di Teheran e la Santa Sede, prima dell’attacco sferrato contro Israele pochi giorni fa.

Poche ore dopo l’attacco, al “Regina Caeli” di domenica 14 aprile, Francesco ha detto che “nessuno deve minacciare l’esistenza altrui”. Con allusione trasparente alla dichiarata volontà dell’Iran di distruggere “l’entità sionista”.

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Nel prossimo Sinodo sarà l’Africa a fare blocco contro i novatori. E il cardinale Sarah detta le linee guida

(Diakonos.be. Sandro Magister).

(s.m.) Nella prossima sessione del Sinodo mondiale dei vescovi, convocata da papa Francesco a Roma per ottobre, saranno i vescovi africani i più decisi a fare blocco contro le innovazioni propugnate da certi episcopati del Nord: diaconato femminile, preti sposati, nuova morale sessuale. Esattamente come già è venuta dall’Africa la più compatta resistenza alla benedizione delle coppie dello stesso sesso, autorizzata dalla dichiarazione vaticana “Fiducia supplicans” dello scorso dicembre.

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